André Vallette – il aide les chefs d’entreprise dans leurs moments noirs

Quand j’ai rencontré André pour la première fois, je lui ai demandé: « Comment peut-on bien vieillir? » Il a ri et m’a servi encore du champagne: « Je ne le sais pas, dans ma tête j’ai toujours 20 ans, c’est seulement le corps qui vieillit! »

André fait partie de notre série documentaire Le meilleur est à venir, avec sa femme Bernadette, notamment dans la première partie La retraite? Non merci!, qui sera montré sur ARTE le 8 avril.

Dreh mit André und Bernadette Vallette © Björn Geldermann
Tournage avec André et Bernadette Vallette © Björn Geldermann

„Alors je pouvais vous tenir un grand discours sur le caritatif, l’engagement vis-à-vis des autres, non, c’est pas vrai. Au depart, c’était strictement je dirais personnel, quand même à la retraite il fallait que je m’occupe. » Quand il entrait en retraite il y a 14 ans, André était responsable comptable fiscal dans une grande entreprise BTP. Et comme il était le chef à son bureau, il pensait qu’il serait aussi le chef à la maison. Mais c’était sans compter avec Bernadette: « Non, c’était toujours moi la chef à la maison! Alors, il a fallu s’arranger … »

La solitude et la détresse des chefs d’entreprise

Alors André à rejoint EGEE, une association des séniors en bénévolat. Et là, il a découvert les problèmes des chefs d’entreprise – qu’il connaissait pourtant bien, parce qu’il lui a fallu devenir entrepreneur du jour au lendemain dans l’entreprise de sa sœur, une boutique de fruits et légumes: „C’est la détresse, ou l’isolement dans lequel j’étais! Parce que j’avais des concurrents aussi. Tout seul, vous êtes tout seul dans la detresse. Ça m’est toujours resté. »

André Vallette und Alain Badoche
Alain Badoche et André Vallette © Sabine Jainski

Maintenant, il aide des patrons en solitude, comme l’ingénieur Alain Badoche, qui a repris son entreprise de couche-minces quand celle-ci avait fait faillite: „Alors en fait il m’a aidé en partant de zéro. Je ne connaissais absolument rien rien du tout concernant la création et la gestion d’une entreprise. Donc on est parti de zéro.“

Et à partir de ce moment, ce sont des amitiés qui se créent. André raconte: « En tant que bénévole, votre reconnaissance c’est des gens qui vous disent merci. C’est très agreable. Une anecdote: un jour j’ai aidé un boulanger qui était en grande difficulte, il avait du déposer son bilan car les trésories ça n’allait plus, donc je l’ai aidé, et je l’ai accompagné au tribunal du commerce, et devant le juge j’ai expliqué qu’il pouvait s’en sortir en faisant quelques changements dans sa gestion, le mouvement de son personnel etc. Le juge était sensible à ces arguments et lui a donné ce qu’on appelle le redressement judiciaire, c’est-à-dire ils ont étalé ses dettes sur 10 ans pour pouvoir continuer à travailler dans sa boulangerie. Quand on est rentré chez lui, il pleurait, et il m’a dit, je reviens. Et il entrait dans sa boutique et revenait avec un pain. Il me donnait son pain. Alors même encore aujourdhui, c’est fort! C’est un symbole, il me donnait le fruit de son travail. En disant merci. Voilà le plus beau salaire que j’ai jamais eu. Vous voyez, je suis encore un peu emu! »

Des jeunes en difficulté: « Ils sont pleins de ressources! »

« On a aidé aussi les jeunes en difficulté, dans les colleges et lycées, des jeunes qui décrochent, qui suivent plus, et il y a des établissements qui font appel à nous pour essayer de les amener tout doucement vers le monde des entreprises externes, on leur apprend à écrire une lettre de motivation, puis c’est assez curieux on leur apprend de dire bonjour, et de retirer leur casquette, à regarder dans les yeux quand on parle, serrer la main, une main virile, pas une main molle, et ils découvrent. Alors ils sont souvent en conflit avec leurs profs, qui décrochent, et ils nous écoutent parce qu’on n’est pas l’éducation nationale, on a un certain âge, on impose une volonté, on les écoute, mais on les rappelle aussi à l’ordre. Quand j’ai un jeune qui décroche, apparamment il n’est plus bon pour rien, sauf que quand on le prend individuellement, et tu connectes et on le dit, écoute-moi, voilà, dis-moi ce qui ne va pas. Et il le dit. Qu’est-ce que tu aimerais faire? Voila, je veux faire ça et ça. Et ils sont plein d’idees, plein de ressources! »

Découvrez plus d’André le 8 avril à 23h45 sur ARTE dans La retraite? Non merci!

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