„L’idee de départ qui était un petit groupe de gens qui allaient construire ensemble leur logement et décider ensemble, c’était une utopie totale.“ Régis et Françoise Verley se battent déjà depuis quelques années pour leur projet d’habitat participatif, Les ToitMoiNous à Villeneuve d’Ascq. Ils ont déjà trouvé un terrain – mais les travaux n’ont toujours pas commencé, à cause de fouilles archéologiques.
Vivre ensemble – une utopie ou un expériment social?
« Nous sommes au milieu d’un expériment social, et moi, je préfère le faire avec d’autres femmes, parce que nous sommes souvent seules quand nous avançons en âge. » La sociologue Astrid Osterland à emmenagé au « Beginenhof » de Berlin il y a huit ans. Dans cette maison, tous les propriétaires sont des femmes. Il a fallu un certain temps pour s’accomoder quand même: « D’abord, j’ai pensé que les autres avaient les mêmes intérêts que moi – mais j’ai découvert qu’on était toutes très différentes! » raconte Urte von Bremen en riant. Maintenant, les engagées se retrouvent en groupes, pour danser, faire le Qi-Gong, discuter des livres ou des films, faire la cuisine ou le jardin. « Pour moi, le plus important, c’est les modèles de femmes que je vois ici chaque jour », nous explique la jardinière Kordula Grafahrend. « Ainsi, je me rends compte: Oui, je veux le faire comme elle, ou plutôt: ah non, je ne veux pas vivre comme ça! »
Rester autonome
„Beaucoup de personnes avaient des maisons trop grandes, souffraient de l’isolement, n’arrivaient plus a se déplacer parce que les transports en commun ne correspondaient pas. Et notre génération se rend compte, elle ne veut pas être un poids pour les enfants, elle ne veut pas qu’on s’occupe d’eux, on veut être autonome. C’est vrai qu’il y a des gens engagés, qui veulent continuer a vivre de façon autonome et citoyenne, et ils ne veulent pas aller dans les maisons de retraite.“ Quand Françoise Verley a participé dans un groupe de recherche sur « Les vieux dans la vie dans la ville », elle a pu capter l’esprit des gens de sa génération, qui cherche une bonne façon de vieillir. Et son mari Régis rajoute: « Tout le monde ne vieillit pas au meme endroit, Villeneuve c’est le bon endroit pour le voir, les gens vont vieillir dans un quartier. » Un quartier comme le leur à Villeneuve d’Ascq où les enfants sont partis et les parents restent dans les maisons trop grandes. Donc ils sont partis avec leurs amis à la construction d’un habitat participatif sénior, Les ToitMoiNous.
Le groupe a connu beaucoup de changements, maintenant il y a des jeunes familles qui ont rejoint les séniors, au profit de tout le monde. Et les ToitMoiNous ont affronté pas mal de problèmes bureaucratiques: « On a voulu une mixité sociale, et c’est très difficile à monter au niveau législatif », raconte Françoise. „Maintenant c’est à nous de tout créer. La convivialité va pas tomber du ciel, c’est à chacun d’entre nous d’être vigilant“, dit Marie-Hélène Vandenboossch, la doyenne du groupe.
Des maisons « pour la seconde moitié de la vie »
En Suède, on retrouve l’avant-garde: Ici, des initiatives ont planifié des maisons « pour la seconde moitié de la vie » déjà dans les années 1980, et il y a cinq maisons autonomes à Stockholm et encore plus dans la campagne. Un grand succès, financé par les pouvoirs publics.
Découvrez les projets d’habitat participatif en Suède, en Allemagne et en France dans notre série Le meilleur est à venir:
Chez moi c’est chez toi, le 15 avril à 23h15 sur ARTE!